Le président soudanais Omar el-Béchir a annoncé mercredi que la paix
était revenue au
Darfour, malgré l'impasse dans les pourparlers avec
l'Union africaine pour un cessez-le-feu dans cette région déchirée par
la guerre
M. Béchir a prédit un avenir meilleur pour la région meurtrie à
l’occasion d’une rencontre à El-Facher, la capitale de l’État du
Darfour-Nord, avec ses homologues du Tchad Idriss Deby et du Qatar,
l’émir Tamim ben Hamad Al-Thani
« Nous déclarons à toutes les personnes au Darfour et au Soudan (…)
avoir rempli nos engagements », a déclaré M. Béchir devant des milliers
de personnes galvanisées, portant des portraits à son effigie
Il s’est félicité de la mise en application du processus de paix,
parrainé par le Qatar, lancé par un accord signé en juillet 2011 à Doha
entre le régime soudanais et une alliance de mouvements rebelles. Cet
accord visait à mettre fin au conflit opposant depuis 2003 les forces de
M. Béchir à des insurgés appartenant à des minorités ethniques, qui a
fait 300 000 morts et quelque 2,5 millions de déplacés
« Le Darfour va mieux aujourd’hui qu’hier. Et il ira encore mieux
demain », a poursuivi M. Béchir, réclamé par la Cour pénale
internationale pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et
génocide dans cette région
« Nous allons construire des routes et assurer une meilleure
éducation, un système de santé, des infrastructures pour l’eau et
l’électricité (…). Nous allons également entreprendre une réconciliation
entre toutes les tribus du Darfour », a-t-il ajouté
En avril, le régime avait organisé un référendum sur le statut
administratif du Darfour et estimé que « la page de la crise était
tournée » après que . Mais ce vote, boycotté par les rebelles, avait été largement critiqué par la communauté internationale
En juin, le Conseil de sécurité de l’ONU avait quant à lui prolongé
d’un an le mandat de la Mission conjointe des Nations unies et de
l’Union africaine au Darfour, estimant que les combats continuaient de
Près de 194 000 civils ont été déplacés du Jebel Marra, une zone à
cheval sur trois États du Darfour depuis janvier, a indiqué l’ONU la
semaine dernière
Deux groupes rebelles, l’Armée de libération du Soudan (ALS) du chef
Minni Minnawi et le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM),e pour un cessez-le-feu dans plusieurs région du Soudan, mais les négociations ont échoué en août
Le JEM a annoncé mercredi sa volonté de libérer tous les prisonniers capturés lors des combats