La Conférence sur la sécurité et le développement des zones
frontalières entre le Soudan et le Tchad a clôturé mercredi la session
dans la ville de Genaina, capitale de l’Etat de l’ouest Darfour, et a
publié ses recommandations et communiqué final.
Le communiqué a souligné que la réunion s’est tenue à Genaina,
capitale de l’Etat de l’ouest Darfour, les 24 et 25 Avril 2018,
exprimant leur pleine conviction des gouvernements des deux pays que la
paix et la sécurité et le développement dans les Etats frontaliers
constituent un facteur essentiel pour réaliser la prospérité et la
coexistence pacifique entre leurs peuples en général et les populations
des zones frontalières en particulier.
Il a expliqué que l’événement a vu une large participation des
membres des gouvernements des deux pays, ainsi que de leadership
militaire, policier et sécuritaire, ainsi que les leaders des forces
conjointes Soudano-Tchadiennes, la société civile et le leadership de
l’administration indigène.
Le texte indique que la session d’ouverture de la conférence a été
adressée par Son Excellence le Vice-Président de la République du
Soudan, Hassabou Mohamed Abdul Rahaman et par le Premier Ministre du
Tchad, Son Excellence Albert Pahimi Padacké.
Il a dit que la dernière session a été honorée par la présence du
Président du Soudan Omar Al-Bashir et du Président Idris Debby Itno du
Tchad.
Selon le communiqué, la conférence a discuté de nombreuses questions,
y compris celles liées à l’armée, à la sécurité, à l’économie, au
commerce, à l’investissement, à la société et à la culture, à
l’information, à la jeunesse et au sport et d’autres questions sur
l’agriculture et le transport.
Selon le communiqué, les deux Présidents, ont été informés des
résultats et de la résolution de la conférence et ils ont décidé
d’adopter les recommandations générales à venir: –
Quant aux axes sécuritaire et militaire, ils ont souligné le
renforcement des forces militaires conjointes, leur apportant la
logistique et l’extension de leurs branches de leur travail le long de
la frontière commune avec la République Centrafricaine.
Ils ont souligné la nécessité de renforcer les forces de justice, de
police et douanières sur les frontières conjointes via la formation de
comités conjoints spécialisés dans la lutte contre le terrorisme, les
crimes organisés et tous les types de commerce illégal, y compris le
braconnage illégal.
Les deux parties ont souligné la nécessité d’éduquer les communautés
locales le long des frontières communes sur l’importance de la collecte
des armes à feu sans licence et sa réflexion sur la réalisation de la
paix et de la sécurité.
Ils ont dit qu’il était impératif de mettre en place un mécanisme
conjoint qui remédiera aux différences croissantes entre les nomades et
les agriculteurs et les prérequis de l’implication de l’administration
indigène dans le processus.
Le communiqué indique que le rôle des autorités locales devrait être
renforcé afin de sensibiliser les communautés locales le long des
frontières – les jeunes et les femmes en particulier – sur le danger du
trafic illégal d’armes à feu, de drogues et le matériel d’hallucination à
côté des crimes transfrontaliers.
Ils ont également souligné la nécessité de tenir une conférence
régulière sur la sécurité commune dans la ville d’Abache et celle de
Genaina alternativement pour discuter et relancer la coopération
transfrontalière.
Ils ont ajouté qu’il était également nécessaire d’élaborer une
stratégie commune pour informer les communautés locales, régionales et
internationales sur les activités assumé par les forces conjointes
Soudano-Tchadiennes.
Les recommandations ont également appelé à la révision de l’accord
sur l’échange d’éléments criminels, signé entre les deux pays le 25
Novembre 1965.
Selon les recommandations, les participants ont également appelé à
augmenter le nombre de forces de police Soudanaise et à impliquer les
forces de police Tchadienne dans les forces conjointes pour lutter
contre les crimes organisés et transfrontaliers.
Les participants ont également souligné qu’il était impératif de
compléter la démarcation des frontières communes et de marquer
clairement les signes frontaliers par le comité technique mixte.
Ils ont appelé à l’établissement d’un fonds commun pour le
développement et le progrès des zones frontalières entre les deux pays.
Ils sont d’accord que les forces armées conjointes sont responsables
de combattre et de poursuivre les éléments indisciplinés et que les
forces régulières dans les deux pays aideront et fourniront une
assistance aux forces conjointes et pour éviter la dispute tribale.
Ils ont appelé à la réalisation d’une coexistence pacifique commune
entre les communautés locales le long des frontières communes,
impliquant les leaders de l’administration indigène, et sous le
patronage des Ministères de l’Intérieur des deux pays.
Ils ont félicité les forces conjointes dans la sécurité des
frontières communes et recommandé que toute l’aide possible soit faite à
la disposition de ces forces afin qu’ils puissent remplir leur mission
de la manière requise.
Ils ont exhorté à maximiser le rôle de l’administration indigène dans
la résolution et le règlement des conflits, en éclairant les jeunes sur
le danger du terrorisme et de rejoindre le groupe armé.
Ils ont ajouté que plus d’attention devrait être prêtée à la
formation des soldats et des officiers des forces frontalières
conjointes du Tchad et du Soudan.
Quant aux axes économique, commercial et d’investissement, les deux
parties se sont mis d’accord de suivre l’implémentation des résolutions
publiées par le Président de la République, qui sont liées à la
facilitation du passage des marchandises en destinant au Tchad, sur la
base des stipulations du décret Présidentiel numéro 526/2015, en date du
9 Octobre 2015.
Ils ont appelé à renforcer le protocole sur le commerce frontalier et
à former un comité conjoint d’évaluation, de financement, de mise en
œuvre et de suivi, tout en ouvrant des succursales pour les banques
commerciales pour aider à financer et faciliter le transfert bancaire
entre les ?tats frontaliers, la complétion des routes terrestres reliant
les deux pays.
Ils ont ajouté qu’il était également vital d’œuvrer pour compléter les liaisons ferroviaires entre le Soudan et le Tchad.
Les recommandations soulignaient qu’il était impératif de lutter contre la contrebande sous toutes ses formes.
Les recommandations ont appelé à accélérer la mise en œuvre des zones
de libre marché de Genaina et Adre d’une manière qui reflète la nature
de la zone frontalière et que les deux parties soient permis d’atteindre
aux objectifs liés à la protection des consommateurs, en faisant
attention aux standards et à la métrologie pour agir avec les biens et
les marchandises.
Les recommandations ont en outre appelé à la revitalisation des
douanes et des zones de passage des frontières et des points de contrôle
de la contrebande, tandis qu’en même temps, les deux parties devraient
œuvrer pour l’échange d’expertise.
Ils ont appelé à prêter plus d’attention à la richesse animale et à
l’établissement de marchés dans les zones frontalières et la création
d’un mécanisme de surveillance de ces marchés et d’ouverture de nouveaux
points de passage dans les villes de Tina et d’Um Garas.
Les recommandations économiques appelaient à la mise en œuvre des
accords de coopération économique ratifiés par les deux pays et à la
préparation d’un accord de coopération économique entre le Soudan et le
Tchad et à la facilitation du mouvement des citoyens le long des zones
frontalières.
Les recommandations appelaient à l’établissement d’une unité
conjointe pour la production de légumes et de fruits en faveur des
femmes dans les zones frontalières.
Les recommandations économiques appelaient à l’établissement de projets hydrauliques le long des voies de passage des nomades.
Ils ont également déclaré que les routes du Hajj pour les pèlerins
Tchadiens vers les lieux saints musulmans seraient rouvertes et
relancées.
Ils ont également appelé à encourager et à développer les initiatives
des communautés locales pour les activités économiques, établir un
partenariat économique et à créer un mécanisme de surveillance des
activités illégales dans les routes reliant les deux zones.
Et qu’il était impératif d’établir un mécanisme conjoint pour la mise
en œuvre des recommandations et des accords signés par les deux pays.
Quant à l’axe social, culturel et sportif, les conférenciers ont
recommandé qu’une attention particulière soit prêtée aux personnes
handicapées et aux personnes ayant des besoins spéciaux, en prêtant une
attention particulière aux veuves, aux pauvres et aux personnes âgées.
Ils ont ajouté que le Soudan et le Tchad devraient échanger leur
expérience dans les domaines de l’agriculture, du développement humain
et de l’économie et qu’ils devraient œuvrer pour l’installation des
nomades dans les zones frontalières et la fourniture de services de base
tels que l’éducation, la santé et les services sociaux aux enfants des
nomades.
En ce qui concerne l’éducation, les conférenciers ont souligné la
nécessité d’un échange d’expertise dans le domaine de l’enseignement
supérieur et de la recherche scientifique et de relancer les efforts
visant à réinstaller les réfugiés dans leurs zones d’origine et leurs
villages.
Ils ont appelé à la lutte contre les drogues et les pratiques
négatives tout en rénovant les accords de coopération dans
l’enseignement supérieur et de l’éducation générale entre les deux
ministères au Soudan et au Tchad.
Les participants ont appelé à l’établissement de mécanismes de
services conjoints qui seraient fournis par les Forces frontalières
conjointes.
Les recommandations ont exhorté au renouvellement du protocole sur
l’établissement d’une chaîne télévisée conjointe pour relancer la
coopération culturelle, sociale et médiatique entre les deux parties.
Ils ont également encouragé l’octroi de bourses d’études aux
ressortissants Soudanais et Tchadiens dans chaque pays pour les
étudiants de l’autre pays.
Ils ont également dit qu’il était impératif de prêter une attention
particulière aux questions de la pensée et des idéologies actuelles et
de confronter la déviation idéologique et l’extrémisme.