Une
humanitaire suisse enlevée début octobre au Darfour, région de l’ouest
du Soudan en conflit, a été libérée par les forces de sécurité lors
d’une opération nocturne, a annoncé mercredi un responsable soudanais.
La Suissesse, qui a vécu au Soudan pendant plusieurs années, avait
été “enlevée par des hommes armés non identifiés près de son domicile,
dans le centre de recherche agraire” à Al-Facher, avait précisé l’ONU
le 8 octobre.
“Elle est saine et sauve”, a précisé à l’AFP le gouverneur du Darfour-Nord, Mohamed Barima.
Selon une source de sécurité à Khartoum, l’humanitaire suisse doit arriver dans la capitale soudanaise dans la journée.
Son identité n’a jamais été divulguée publiquement.
Dans un courriel à l’AFP, le ministère suisse des Affaires étrangères
avait signalé être “au courant du cas d’une Suissesse kidnappée au
Soudan”, ajoutant que des représentants helvétiques étaient “en contact
avec les autorités locales”.
Elle ne “faisait pas partie du personnel de l’ONU mais était engagée
dans une série de collaboration avec les activités” onusiennes, avait de
son côté indiqué Marta Ruedas, coordinatrice humanitaire des Nations
unies pour le Soudan.
D’après des informations relayées sur les réseaux sociaux, la Suissesse travaillait pour une ONG suisse aidant des enfants.
Plusieurs humanitaires soudanais et étrangers ont été enlevés ces
dernières années au Darfour, mais il s’agissait du premier enlèvement
depuis que l’ONU a commencé en juin à réduire son contingent de Casques
bleus dans cette vaste région en proie à un conflit meurtrier depuis
plus d’une décennie.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit se réunir mercredi pour
évaluer l’impact de cette diminution d’effectif de 30 % des forces
constituant la mission conjointe ONU-Union africaine au Darfour
(Minuad), mesure prise malgré les réticences des organisations de
défense des droits de l’Homme.
Cet enlèvement est également intervenu en dépit de l’affirmation par
les autorités soudanaises que la sécurité avait été pleinement rétablie
au Darfour.
Le conflit a débuté dans cette région en 2003 lorsque des insurgés
issus de minorités ethniques, s’estimant marginalisés, ont pris les
armes contre le pouvoir de Khartoum, aux mains de la majorité arabe.
Il a fait près de 300.000 morts tandis que 2,5 millions de personnes ont été déplacées, selon l’ONU.