Les meneurs du mouvement de protestation et l’armée ont trouvé un
accord samedi pour instaurer une autorité conjointe entre civils et
militaires au Soudan. Les manifestants ont de nouveau réclamé un régime
civil samedi.
Un accord a été trouvé samedi 27 avril au Soudan entre le conseil
militaire de transition, actuellement au pouvoir, et l’opposition pour
instaurer une autorité conjointe entre civils et militaires.
Ce compromis a été trouvé lors de la première réunion d’un comité
conjoint, créé mercredi, qui regroupe les représentants de la
contestation et ceux du Conseil militaire de transition au pouvoir.
Cette instance devait permettre aux deux camps de sortir le pays de
l’impasse politique dans laquelle il se trouve depuis le départ forcé du
président Omar el Béchir, déposé par l’armée le 11 avril après
plusieurs mois de contestation dans les rues.
Depuis le 6 avril, les manifestants sont rassemblés jour et nuit
devant le QG de l’armée à Khartoum, dans le prolongement d’un mouvement
de protestation déclenché le 19 décembre.
Initialement, il dénonçait le triplement du prix du pain, dans un
pays largement touché par la misère, avant de se muer en contestation
contre Omar el-Béchir, chef de l’État pendant près de 30 ans.
Son arrestation le 11 avril, puis son incarcération, n’ont pas fait
cesser la contestation. Les opposants réclament un pouvoir civil et le
jugement de l’ancien président et des principaux responsables de son
régime.
Appel à rejoindre la CPI
Samedi, le chef du principal parti d’opposition, Sadek al-Mahdi, a
appelé son pays à rejoindre “immédiatement” la Cour pénale
internationale (CPI), qui a émis des mandats d’arrêt pour génocide
contre le président déchu. S’adressant aux journalistes à Khartoum, il a
en outre déclaré que sa destitution et son arrestation par l’armée,
sous la pression de la rue, n’était “pas un coup d’État”.
La CPI a lancé des mandats d’arrêt contre Omar el-Béchir pour qu’il
réponde d’accusations de génocide et de crimes de guerre et contre
l’humanité lors du conflit au Darfour, région occidentale du Soudan. Le
président déchu, 75 ans, a toujours rejeté ces accusations.
Dirigé par le général Abdel Fattah al-Burhane, le Conseil militaire
de transition refuse d’extrader Omar el-Béchir, emprisonné à Khartoum.
Il laisse cette éventuelle décision au gouvernement civil qu’il s’est
engagé à mettre en place à une date qui reste à déterminer.
Une foule immense s’est de nouveau rassemblée samedi soir dans la
capitale Khartoum, réclamant l’avènement d’un régime civil et la fin du
conseil militaire de transition
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