thiopian Airlines va reprendre ses vols vers Asmara après deux
décennies d’interruption. Le Premier ministre éthiopien a annoncé cette
reprise imminente, lors de la visite du président érythréen dimanche à
Addis-Abeba. Une bouffée d’oxygène pour l’Erythrée, dont l’économie est
exsangue.
Fermée et à l’économie dirigiste, l’Érythrée est classée parmi les pays les plus pauvres du monde. Le secteur agricole emploie 80% de la population active, mais la production est insuffisante pour subvenir aux besoins de toute la population.
Fermée et à l’économie dirigiste, l’Érythrée est classée parmi les pays les plus pauvres du monde. Le secteur agricole emploie 80% de la population active, mais la production est insuffisante pour subvenir aux besoins de toute la population.
Pour alimenter les caisses de l’État, le pays compte sur le secteur
minier. L’Érythrée produit de l’or, du cuivre et du zinc. Le seul site
de Bisha, où sont exploités les trois minerais et qui devrait fermer
d’ici trois ans, fournit 40 % des revenus de l’État. Avec des mines
d’argent et de potasse, le secteur minier est le seul qui draine les
investissements étrangers, particulièrement chinois.
Le tournant diplomatique en cours entre Addis-Abeba et Asmara va-t-il
entraîner l’Érythrée à revoir l’affectation de ses dépenses publiques ?
Jusqu’ici, 25% d’entre elles sont consacrés au budget militaire.
Le dynamisme économique actuel de l’Éthiopie pourrait aussi entraîner
l’économie érythréenne dans son sillage, d’autant plus qu’Addis-Abeba,
qui n’a plus d’accès à la mer depuis l’indépendance de l’Érythrée,
devrait se tourner vers les ports de Massawa et d’Assab, pour casser sa
dépendance au seul port de Djibouti. Car les deux capitales ont
effectivement décidé non seulement d’une reprise du trafic aérien mais
aussi naval. Sans plus de précision pour le moment.
L’opposition érythréenne dans l’attente
La déclaration conjointe de paix et les mesures annoncées dans son
sillage représentent une avancée, estime l’opposition érythréenne. Mais
Mengisteab Asmerom, le président du Parti populaire démocratique
érythréen basé à Francfort, s’inquiète du manque de transparence des
autorités érythréennes.
« Nous appuyons l’initiative prise par le nouveau Premier ministre
éthiopien Abiy Ahmed, d’accepter et de mettre en œuvre les accords
d’Alger et la décision de la Commission sur le problème frontalier. Et
ce sans précondition. Mais pour le moment il n’y aucun détail sur cet
accord. Ils disent s’être entendus pour utiliser les ports, sur la libre
circulation des populations, mais nous ne savons pas précisément ce que
contient le texte. »
« Il n’y a pas de transparence côté érythréen. Jusqu’à hier, les
autorités disaient qu’elles allaient s’assoir avec le gouvernement
éthiopien et négocier jusqu’à ce que la frontière soit effectivement
démilitarisée, mais subitement….après que le Premier ministre Abiy Ahmed
ait déclaré accepter la décision frontalière, ils ont envoyé leur
délégation à Addis Abeba le jour suivant. Les choses vont trop vite et
nous, Erythréens, ne sommes pas bien informés de ce qui se passe dans
notre pays. »
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