الأحد، 1 يوليو 2018

Soudan du Sud: que pense Washington de l’accord signé à Khartoum?

Le président sud-soudanais Salva Kiir et le leader de l’opposition armée Riek Machar ont signé un accord de paix ce mercredi 27 juin à Khartoum où les deux ennemis se rencontrent depuis le début de la semaine, sous la pression de la communauté internationale. L’accord qui s’intitule « Déclaration de Khartoum » comprend notamment un cessez-le-feu. Un accord qui est pourtant accueilli avec prudence par de nombreux observateurs, notamment par l’ambassadeur américain à Juba, John Hushek. Entretien.
La signature de cet accord de paix est-elle un bon signe ?
Je pense que c’est encourageant que les deux hommes se soient rencontrés, car il serait impossible de négocier une paix sans ces deux leaders. Mais est-ce que cela va être suffisant pour qu’il y ait une paix durable ? On verra. Pour revitaliser ce processus de paix, qui a échoué à plusieurs reprises, il faut vraiment être le plus inclusif possible. Cela a été le cas lors du lancement des discussions le mois dernier. La société civile et d’autres partis politiques étaient présents. Mais depuis qu’on a commencé à parler d’une rencontre Kiir-Machar, toute référence au côté inclusif a complètement disparu.
Donc, pour vous, pour que ces négociations puissent aboutir, il faut qu’elles incluent tout le monde ?
Je pense que c’est l’un des ingrédients essentiels pour que le dialogue continue, mais il faut également que les hostilités cessent durablement et qu’on puisse imposer un cessez-le-feu. Le dernier signé en décembre l’année dernière n’a été respecté ni d’un côté, ni de l’autre. Et une des raisons à cela, c’est qu’il n’y avait pas de mécanisme pour le faire respecter, il n’y avait pas de retombées sur ceux qui le violait. Maintenant qu’on demande à ces deux leaders de s’engager à nouveau à respecter un cessez-le-feu, je pense qu’il faut réfléchir à comment faire en sort que la volonté politique soit maintenue de part et d’autre.
Quand vous parlez de pression, vous pensez à des sanctions ?
Oui, c’est clairement un moyen de pression. Les Etats-Unis ont été partisans de sanctions afin de mettre une pression sur les deux parties, et de s’assurer que le jour où ils s’assoient à la table des négociations, ils viennent avec la ferme intention de faire des compromis qui sont nécessaires. Les sanctions que nous avons prises ont suscité beaucoup d’intérêt. Mais elles n’ont pas été soutenues par les pays de la région, par l’Igad, ni même par l’Union africaine. Donc, aujourd’hui, notre priorité est de faire pression sur les pays de cette région pour qu’eux-mêmes fassent pression sur les deux parties.
Et vous pensez que les sanctions ont permis que les deux hommes reprennent les discussions ?
Je pense que le fait que le monde entier soit en train de regarder le Soudan du Sud a un certain poids. La façon dont la communauté internationale perçoit le président Kiir et le leader de l’opposition est importante. Il y a même des personnes haut placées au sein de l’Igad qui pensent que ceux qui violent un cessez-le-feu devraient être tenus pour responsables.
Vous voulez dire que la communauté internationale en a assez de ce conflit qui s’éternise ?
L’Igad a dépensé beaucoup de temps et d’énergie. Donc, oui, ceux qui se sont investis dans le processus sont en train de perdre patience. Tout comme les Etats-Unis qui se sont beaucoup investis au Soudan du Sud ces dix dernières années. Tout cela fait que, oui, nous perdons patience face à un conflit qui perdure et à une volonté politique qui jusqu’à présent a manqué.
Seriez-vous prêt à prendre des sanctions contre les deux belligérants eux-mêmes ?
Nos sanctions ont été appliquées de façon croissante. Au départ, elles ont ciblé des individus sur le terrain, des commandants militaires. Mais récemment nous avons ciblé des gens plus haut placés comme par exemple des ministres du gouvernement. Et si nous voyons qu’il y a un manque de progrès dans ces discussions, il y aura en effet une pression de plus en plus accrue de la part des Etats-Unis.

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