« Un soutien inconditionnel à la transition démocratique », a annoncé le 30 septembre le président français Emmanuel Macron à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre soudanais Abdalla Hamdok à Paris. « La révolution de décembre n’a pas fini d’inspirer le monde et le continent. C’est pourquoi la France va vous accompagner dans ce tournant historique », a ajouté le président français. Ce soutien se concrétise notamment par une importante aide financière.
La France va débloquer une aide 60 millions d’euros, dont 15 millions
qui seront disponibles très rapidement, a indiqué le président Emmanuel
Macron. Pour le chef de l’État français, il est nécessaire que la révolution soudanaise soit
un succès, et pour cela, il faut relancer l’économie. La crise
économique a été en effet le déclencheur de cette révolution en décembre
dernier.
Retrait de la liste des Etats soutenant le terrorisme
Le président français a également annoncé la tenue d’une conférence
internationale des bailleurs de fond qui se tiendra à Paris. Il n’a pas
encore de date. Cela va dépendre de la levée des sanctions contre
Khartoum.
La France s’est engagée à continuer de plaider auprès des États-Unis pour que le Soudan soit retiré de cette liste des États soutenant le terrorisme. Le Premier minisre soudanais Abdalla Hamdok a tenu à remercier Emmanuel Macron de son soutien sur ce sujet. « Mon peuple n’a jamais soutenu le terrorisme, a-t-il affirmé. Le soutien du terrorisme est lié à l’ancien régime. Nous sommes un peuple pacifique ».
Le retrait de cette liste « sera la clef pour résoudre l’ensemble
de tous nos autres problèmes : les emprunts, la paix, l’investissement
et l’ouverture du Soudan aux investissements étrangers , a ajouté le Premier ministre qui a lancé un appel aux sociétés françaises pour venir investir au Soudan. « Vous
êtes à nouveau les bienvenues au Soudan, votre absence a trop duré et
il est temps que vous reveniez pour que l’on travaille ensemble à
construire ce beau pays », a-t-il déclaré.
Retrouver le chemin de la paix
Parmi les autres annonces : accélérer l’annulation de la dette du
Soudan, et une aide d’urgence au profit de la société civile soudanaise,
qui a été moteur dans cette révolution.
Pour le Premier ministre soudanais, la paix est la priorité : « Il n’y aura pas de paix si l’économie ne repart pas et l’économie ne repartira pas s’il n’y a pas la paix »,
a estimé Abdalla Hamdok, qui a également confirmé avoir rencontré
dimanche 29 septembre le chef d’un des principaux groupes rebelles du
Darfour, qui vit à Paris.
Il affirme d’ailleurs être prêt à rencontrer tout le monde pour faire la paix. « Nous sommes convaincus que les mouvements armés forment une partie essentielle de ce changement, a-t-il déclaré. Ils
ont participé à la lutte armée, à la lutte pacifique et à la
mobilisation dans les quatre coins du monde. Ils ont participé, avec
notre peuple, à la déstabilisation du régime. Ils sont fondamentaux dans
la révolution. Pour toutes ces raisons, quand on va discuter avec les
mouvements armés, nous ne parlons pas à des personnes différentes de
nous ».
« Au contraire, nous discutons avec des factions parties prenantes de la révolution, a poursuivi Abdalla Hamdok. Nous
croyons que si nous ne réalisons pas la paix durant cette période de
transition. La paix sera alors un rêve très éloigné. Mais nous sommes
confiants et tous les partis sont déterminés à établir la paix durant
cette période. Il n’y a aucune voix dissonante sur cette question. Nous
sommes donc prêts à rencontrer toute personne, à tout moment, et prêts à
payer ce que nous devons à la paix »
ليست هناك تعليقات:
إرسال تعليق