La plupart des dirigeants de la planète seront cette
semaine à New York pour l’assemblée générale des Nations unies. Son
secrétaire général Antonio Guterres en a profité pour organiser dès ce
lundi 23 septembre un sommet sur l’urgence climatique. Guterres en a
assez des promesses et attend des engagements concrets. Le point en cinq
questions.
Il y a urgence. Un rapport dévoilé dimanche 22 septembre par
l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui dépend de l’ONU,
confirme que les cinq années 2015 à 2019 devraient constituer la période
la plus chaude jamais enregistrée, avec + 1,1 °C par rapport à la
période 1850-1900.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, entend ne pas
relâcher la pression sur les dirigeants du monde entier, avec un sommet
consacré au climat dès ce lundi.
Quel objectif pour ce sommet ?
Que les dirigeants de la planète augmentent leurs objectifs de
réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES), responsable du
dérèglement climatique. En 2015, les pays s’étaient engagés à limiter la
hausse de la température mondiale « bien en deçà » de 2 °C, par rapport
à l’ère préindustrielle. Malgré cela, les émissions s’envolent. La
planète est sur une trajectoire de + 3° à 4 °C à la fin du siècle,
autant dire invivable.
« La nature est en colère […] nous sommes en train de perdre la course »,
a martelé Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies, après
une visite aux Bahamas, ravagés par l’ouragan Dorian. Les très fortes
inquiétudes que suscite désormais la fonte des glaces au pôle Sud lui
donnent raison, malgré la mobilisation qui s’est exprimée ce week-end
partout dans le monde.
Qu’attend Antonio Guterres ?
« Apportez des plans d’actions, pas des discours ».
Dans une lettre aux chefs d’États, le patron de l’ONU a appelé à réduire
les émissions de GES de 45 % d’ici 2030, à mettre fin aux subventions
aux combustibles fossiles et à interdire la construction de centrales à
charbon dès 2020. Objectif : atteindre en 2050 « la neutralité
carbone ». C’est-à-dire ne pas émettre davantage de GES qu’on ne peut en
absorber. Pour l’instant, seule une poignée de pays s’y est engagée.
Sera-t-il entendu ?
Une cinquantaine de pays, surtout des îles ou d’Afrique, seraient prêts à relever leurs ambitions. « Encore faut-il que les moyens suivent, analyse Pierre Cannet, spécialiste du climat à l’ONG WWF.
Les 1 200 milliards d’euros de budget annoncés par la nouvelle
Commission européenne ne sont pas fléchés. Il faudrait qu’au moins la
moitié aille à la transition écologique. » Sinon, les derniers pays d’Europe dépendants du charbon (Pologne, Tchéquie, Hongrie, Estonie) n’en sortiront pas.
Vendredi, l’Allemagne d’Angela Merkel a adopté un plan à
100 milliards sur dix ans pour la protection du climat. Un effort dix
fois plus important que la France, si Paris reste sur sa trajectoire
actuelle : 800 millions supplémentaires pour 2020…
Sous la pression de la vague écologiste mondiale, comme ses
homologues, Emmanuel Macron se sait très attendu à New York. Ce matin,
il co-présidera avec les présidents chilien et colombien une réunion sur
la reforestation et l’Amazonie. Pour aller au-delà des vœux pieux ?
Que feront les États-Unis ?
Trump a fait savoir qu’il ne viendrait pas. Petite vengeance ? Le
patron de l’ONU n’a pas caché son intérêt pour le New Green Deal du
candidat démocrate à la présidentielle Bernie Sanders. C’est le seul
dont le programme permettrait aux États-Unis d’atteindre la neutralité
carbone.
Et les grands pays d’Asie ?
Le Japon vient de se faire taper sur les doigts par Guterres, car il
prévoit de nouvelles centrales à charbon pour pallier la fermeture de
réacteurs nucléaires. Or, Tokyo est déjà le troisième plus grand pays
importateur de charbon au monde, après l’Inde et la Chine. Des deux
géants qui pourraient, eux, annoncer des efforts. ouest-france.fr
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